LA POLITIQUE DES TÉMOINS DE JÉHOVAH SUR LES AGRESSEURS D'ENFANTS CRITIQUÉE

L'église indique qu'elle suit les lois en vigueur sur la dénonciation des abus suspectés.

   

L'église des témoins de Jéhovah est soumise à des attaques croissantes par certains de ses membres  sur sa politique qui peut selon eux permettre à des agresseurs d'enfant de ne pas être dénoncé, faisant courir un risque accru  aux membres de l'église ainsi qu’au public.

 

Les porte-paroles de l'église déclarent  que les « anciens » alertent les autorités dans les Etats qui obligent la dénonciation d’abus présumés. Par contre dans les autres états ils préfèrent prendre des mesures afin de protéger les enfants  sans ouvrir une brèche dans ce qu’ils interprètent comme une communication confidentielle entre les anciens et les autres membres de  L‘Eglise.

 

La politique de l'église envers plusieurs agresseurs avérés a permit à  ceux-ci -dont les fautes sont habituellement gardées secrètes- de rester dans la communauté des Témoins de Jéhovah, parfois avec des résultats tragiques.

 

Un examen par  notre Journal des différentes affaires en jugement mettant en scène des membres des église du Maine, du New Hampshire et du Texas a révélé que le processus disciplinaire confidentiel de l'église a été critiqué par plusieurs victimes comme permettant aux abus  de continuer.

 

Quelques cas :

·  Dans le Maine, un adolescent a été abusé entre 1989 et 1992 par un membre de l'église locale après que les anciens de cette église aient discipliné secrètement le contrevenant pour avoir abuser d’un autre garçon.

Les anciens n'ont pas reporté le premier cas aux autorités, la loi ne l’exigeant pas. La deuxième victime en a informé  un thérapeute, qui  lui en a informé les autorités.

·  Dans le New Hampshire, une ancienne membre de l'église locale a affirmé que les anciens n'ont pas agis quand elle leur a révélé que son mari maltraitaient physiquement leurs enfants. L'homme a reçu une peine de  prison de 56 ans en octobre 2000 pour les abus sexuels qui se sont encore déroulés après que la femme soient allée le révéler aux anciens .

La loi du New Hampshire exige  que le clergé rapporte aux autorités les soupçons d'abus sur enfant.

·  Dans le Texas, un procureur a révélé que des anciens de l'église locale ont sermonnés un adolescent  pour qu’il arrête d’abuser de sa plus jeune sœur en 1992 mais ils ne l'ont pas rapporté à la police en violation flagrante de la loi de l'état. Le garçon a plus tard abusé de sa deuxième soeur et en 1997 a été condamné à 40 ans de prison. La police a été alertée quand une victime a rapporté l'abus au personnel d'hôpital à la suite d’une tentative de suicide.

 

La politique de l'église permet également aux violeurs considérés  comme repentant de continuer  à évangéliser de porte en porte -accompagné d'un autre membre- les mettant ainsi en contact avec des personnes n’ayant pas connaissance contrairement à l'église qu'un  violeur d'enfant est à leur porte.

 

La politique de l'église sur les abus sexuels a  été relevé minutieusement à la suite de la démission d'un ancien d’une église du Kentucky Occidental qui s'est opposé publiquement à celle-ci.

 

Les affaires en jugement ont permis d’établir un consensus national  afin  que tout  abus d’enfant suspecté devrait être rapporté et que tout  violeur connu devrait être identifié.

 

Un avocat de l'église des témoins de Jéhovah, dont le nombre s’élève à 1 million de membres  aux USA et 6 millions dans le monde, a déclaré que l’église se conforme aux lois des états qui exigent des anciens  à rapporter l'abus.

 

" s'il y a une loi qui exige la dénonciation, cela passe avant toute confidentialité, quelque soient les statuts ou  la politique de l'église, " a dit Mario Moreno, avocat-conseil de la Watchtower, l’association déclarée qu’utilise 'église.

" dans les états où il n'y a aucune obligation de dénonciation, c'est un scénario différent, " a rajouté Moreno.

Les anciens peuvent déplacer la victime loin du violeur ou demander  au parent ou au tuteur de la victime, ou même  à la personne accusée, d’aller rapporter l'abus à la police, a-t-il rajouté.

" les lois de ce pays, ainsi  que nos valeurs morales communes, indiquent bien qu'il y a des choses qui doivent être maintenues privées. C'est pour cela que nos lois protègent les  informations confidentielles échangées entre le clergé et leur ouailles. "

 

Mais Moreno a indiqué que les anciens qui entrent en contact avec le service juridique de l'église à propos de cas d'abus sexuel suspecté -comme ils doivent faire- sont souvent informés de renvoyer les victimes  vers la police ou toute autre aide d'extérieur, à même si la loi ne l'exige pas.

 

Les victimes et leurs parents sont libres,  déclare Moreno, de rechercher l'aide de la police ou de thérapeutes et c’est leur devoir de ne pas blâmer l'église si elles choisissent de ne pas le faire.

 

"  Les parents sont encouragés à faire tout ce qu'ils est nécessaire de faire pour protéger leur enfant, " a dit Moreno.

 

Cependant, des victimes d'abus et leurs avocats, au cours des procès et des interrogatoires, ont avancées que la crainte des représailles de la part des chefs de l'église, couplée avec l'importance de l'église dans leurs vies, les a rendue peu disposées à rapporter l'abus en dehors de l'église.

 

William H. Bowen qui a démissionné le 31 décembre de sa fonction de Surveillant-Président (ancien en chef) de la congrégation de Draffenville près de Paducah,  a déclaré  qu’il ne pouvait plus  supporter la politique de l'église qu’il ressentait comme permettant l’impunité aux violeurs d'enfants.

 

" je refuse de supporter une mentalité de refuge aux pédophiles, favorisée parmi tout les Collèges d’Anciens autour du monde, " a écrit Bowen dans sa lettre de démission.

 " les criminels devraient être évincés, identifiés et punis pour protéger la victime innocente et la réconforter."

 

LES ANCIENS MIS AU COURANT

Une femme punie pour avoir accuser son mari

Sara Poisson de Claremont, N.h., a indiqué qu'elle n'a jamais pensé  se tourner vers n'importe qui d’autres que les anciens de son église  quand son mari  d’alors Paul  Berry a commencé à maltraiter physiquement certains de ses enfants. Berry risque 56 ans de prison.

" Quelques soient les événements qui pourraient surgir et qui exigeraient des conseils au sein de la Congrégation, ils doivent être traités par une réunion du Collège des anciens, "  a déclarée Poisson  lors du procès de son ex-mari pour abus sexuels oct. 31, 2000.

 

" On rabâche continuellement aux membres des témoins de Jéhovah  que s' ils ont n'importe quels problèmes au sein de la famille, ils doivent aller demander de l’aide aux anciens " à dit Bowen.

" vous devez comprendre l'organisation des témoins de Jéhovah, "  a-t-il ajouté." Toute leur vie tourne autour de ce que leur demande  les anciens locaux et l'organisation."

Sam Neal, un ancien de la congrégation des témoins de Jéhovah de Jeffersontown, Ky., a déclaré que les membres de l'église ne sont pas retirés du monde.

" Nous avons accès à toutes les choses au sein de la communauté, " a déclaré Neal, doyen retraité de l'université de l'école du travail social de Louisville.  " Quoi  que nous ayons besoin, nous savons où aller le trouver. "

Le mandataire de l'église Moréno a avancé que les membres de l’église savent qu'ils peuvent aller aux autorités sur une question d'abus sexuel. " ils n'ont pas commis de péché en se tournant vers les témoins de Jéhovah  plutôt que vers les autorités, " a-t-il dit. " c'est une décision  personnelle. "

Mais Poisson a témoigné devant la cour supérieure du comté de Hillsborough pour la condamnation de son ex-mari que une fois qu’elle est allée voir les anciens avec ses soucis, ils lui ont à plusieurs reprises indiqué qu'elle " devait être une meilleure épouse " et " devait prier plus. "

" chaque fois que j'ai parlé aux anciens,  j'ai été sanctionné d'une manière quelconque, " a dit Poisson a  la cour.  " certains privilèges m’ont été retirés parce que j'avais osé usurper l'autorité de mon mari."

 

Poisson, plus tard, a dit un journaliste qu'elle a été empêchée de parler lors de certaines réunions et qu’elle a été limitée dans la quantité d'heure d’évangélisation qu’elle pouvait faire de porte en porte.

 

La loi du New Hampshire depuis  la fin des années 70  indique que toute " personne ayant raison de suspecter qu'un enfant a été maltraité ou négligé rapportera  la chose telle quelle aux autorités. "

 

Il n'y a aucune preuve  dans les enregistrements du  tribunal ou dans les commentaires publics des aînés que l'église ait rapporté aux autorités les allégations de Madame Poisson.

 

Madame Poisson a dit devant le tribunal qu'alors qu'elle n’était pas au courant de l'abus sexuel de Berry, elle l’était des abus physiques, et ne l’a pas rapporté aux autorités  et  elle a déclaré : " ceci je dois vivre avec pour le reste de ma vie. "

 

Les autorités l’ont découvert, a rajouté Madame Poisson, quand son fils est allé à l'école un jour avec la marque d’un coup sur sa jambe.

Poisson a dit qu’un travailleur social lui a donné un ultimatum : Faites  partir Berry de la maison ou la garde de vos enfants vous sera retirer.

 

Elle choisit la première solution et depuis la congrégation l’a exclue.

 

Quelques temps plus tard, un des filles de Poisson a quitté la maison. Elle est revenu 18 mois plus tard, frêle et malade, avec ces mots, " pourquoi as-tu laissé faire çà ? " a dit Madame Poisson  devant le tribunal. La fille a alors informé sa mère que Berry l'avait sexuellement maltraitée de  4 à 10 ans.

 

La mère et la fille sont allées à la Police  pour lancer l’enquête  sur les abus sexuels de Berry.

Berry a été arrêté et en juillet 2000 a été condamné  pour 17 attaques sexuelles. Parmi ses victimes, Berry a suspendu une des filles à des crochets dans une grange et l'a attachée à un arbre pendant l'abus sexuel.

 

Quand Berry a été appelé à comparaître ,  29 membres de la congrégation des témoins de Jéhovah de son Eglise de Wilton, N.h., sont venus témoigner, tous en sa faveur, souvent en termes élogieux, selon les enregistrements de la cour.

 

" Quelque soient les charges contre lui elles ont été mal interprétées d’une façon ou d'une autre, " a dit Robert Michalowski, un ex-ancien de Wilton. les " anciens de la congrégation auraient décelé (l'abus sexuel) en une minute. "

 

En condamnant Berry, le juge Arthur Brennan a dit que l'église aurait pu avoir fait plus pour aider la victime.

" l'église ne l'a pas aidée et l'état ne l'a pas aidée, " a dit Brennan. " Peut-être si il y a des années, quelqu’un avait parlé, si quelqu'un s'était enquis, au lieu de compter sur Jéhovah. peut-être cela aurait été. beaucoup moins cruel pour cet enfant. "

Brennan a indiqué qu'il " ne parlait  contre une quelconque religion. J’ai vu  moi aussi, ceci se produire dans bon nombre de mouvements différents. " 

 

La victime, Holly Brewer, de Berkeley, Californie, a accepté que son histoire soit rapporté.

Berry maintient son innocence et en appelle à la conviction intime des jurés, a dit son avocat, mark Sisti.

 

Moreno n’a pas voulu faire de commentaires sur le fait de savoir si les aînés ont violé la loi dans ce cas-ci mais il a dit, " de temps à autre, dans une petite minorité de cas, des anciens dévient. Ils dévient parce qu'ils n'appellent pas ici (le service juridique de la Watchtower). Quand ils appellent ici, ils ne dévient pas. "

 

Le bureau du mandataire du comté de Hillsborough a indiqué qu'il n'a pas étudié le fait de savoir si les anciens ont violé la loi pour n’avoir pas reporter l'abus physique suspecté. Avant que les procureurs étudient l’affaire, plus d'un an était passé, c’est au delà du délai légal pour poursuivre un méfait tel que ne pas rapporter un abus aux autorités...

Il y a trois ans, de semblables questions se sont posées dans un cas du Texas.

 

Quand une famille d’une église de la zone de Houston a rapporté qu'un de leurs fils adolescent molestait sa plus jeune soeur, les aînés ont rendu visite à la famille, l’ont conseillée et reçue l'assurance du garçon qu'il s'arrêterait, selon les allégations du procès de la famille contre l'église.

 

Au lieu de cela, l'abus a continué, le procès rapporte. Un jury de la cour criminel  en 1997 a condamné le contrevenant à 22 ans de prison pour l'abus qu’il a commis en tant qu'adulte. Il a reçu une peine de 40 années de prison  pour agression sexuel aggravée.

 

" les aînés se sont assis à la table de la cuisine ont  écouté la victime sur ce que son frère avait fait, " a déclaré  Kelly Siegler, un mandataire auxiliaire pour le comté de Harris. " tout qu'ils lui  ont dit est d'arrêter et ils ont prié à son sujet. Ils ont juste écarté le problème. Personne n'a jamais rien indiqué à la police. "

 

Siegler a indiqué qu'elle aurait poursuivi les anciens pour ne pas avoir rapporté l'abus si le délai des poursuites de deux ans n'avait pas expiré.

 

La famille a poursuivi l'église devant le tribunal civil en 1999 ce  qui a débouché sur la décision d’interdiction aux deux parties de rapporter le cas une nouvelle fois en justice.

 

L'avocat Jeffrey Parsons de Houston, qui a représenté les témoins de Jéhovah, a dit qu’il étaitconvaincu que l'église s'est conduite correctement. " c'était vraiment une circonstance malheureuse, mais (le procès de la famille) n'était pas un cas bien fondé. "

 

LES PROCEDURES DE L'ÉGLISE

Le fardeau strict de la preuve pour administrer la discipline
La prise en compte d'une plainte d’abus sexuel par les anciens des églises des témoins de Jéhovah met les membres formulant cette plainte en contact avec une procédure basée sur la preuve qui est beaucoup plus restrictive que pour un tribunal civil.

 

Si un membre d'une église de Témoin de Jéhovah est accusé d’une offense, les anciens suivent une norme biblique stricte. Ils exigent au moins  deux témoins, y compris l'accusateur, pour prouver la culpabilité du membre, ou les aveux de l’offenseur selon ce qu’en a dit le mandataire Moreno et les écrits du mouvement.

 

Ceci s'applique même dans les cas d'abus sexuel, quand il n'y a souvent aucun témoin " extérieur ".

Pour les victimes qui ne peuvent pas produire de témoins ou ne persuadent pas la personne accusée d'avouer, les anciens ont reçu l’ordre " d’expliquer à l'accusateur que rien  ne peut être fait de plus d’un point de vue judiciaire (suivant la discipline de l’Eglise), " selon un article de 1995 de le Tour de Garde - un journal tirant à  22 millions d’exemplaires en 132 langues - " et la congrégation continuera à voir dans l’accusé une personne innocente, " continue l'article.

 

L'article offre une autre vision  de  la justice : " la question de sa culpabilité ou de son innocence peut être sans risque laissée dans les mains de Jéhovah (Dieu). "

 

Moreno a indiqué que par la suite, la vérité arrive toujours a sortir : " quelqu'un d'autre sort de  l’ombre  et maintenant vous pouvez prendre une mesure, ". Moreno a indiqué que deux accusateurs distincts comptent  comme deux témoins dans le cas d’une accusation d’abus sexuel.

 

" La politique de l'église n'encourage ni ne décourage ses membres à rapporté à la police les cas d’abus sexuel suspectés ou avérés. Les anciens sont chargés d’appeler le service juridique central de l'église au Carmel, N.Y., quand ils reçoivent une accusation en cas d’abus sexuel. "

Quand les anciens appellent, les avocats de l'église leur stipulent si la loi de l'état exige d'eux de rapporter l'abus à la police, déclare Moreno. Une note interne de 1989 toujours en vigueur indique également aux anciens la nécessité de demander l'avis juridique de la Société avant d'être interviewé par la police, ou de répondre à  une citation à comparaître ou de volontairement révéler les enregistrements confidentiels de l'église,  à moins que la police ait une mandat de recherches.

 

Les avocats de l'église selon Moreno peuvent informer les anciens de référer les victimes à la police ou à toute autre aide d'extérieur. " c’est une décision personnelle. "

 

Si les anciens suspectent qu’un abus sexuel s'est produit, ils peuvent alors commencer les auditions du comité disciplinaire de l'église, dans lesquelles ce qui est dit et écrit est jugé confidentiel. Seul les anciens  peuvent prendre des notes, qui sont rassemblées et maintenues dans un endroit secret, selon la note 1989.

 

C'est un processus destiné à sauvegarder les réputations et à protéger l'église contre des procès, selon la note. La note de l'église avertit contre les procès intentés par des "  personnes vindicatives ou contrariés " et  par " certains qui s'opposent au travail de prédication du royaume " si des fuites se produisaient.

 

Aucun enregistrement par bande de ces démarches n'est autorisé.

Un rapport  du 2 Janvier de J.r. Brown, directeur des affaires publiques des témoins de Jéhovah, affirme que les anciens de l'église " encouragent les fautifs à faire tout ce qu’ils peuvent pour être en règle avec les autorités. "

 

Mais les règles strictes de la confidentialité – dans lesquelles les anciens sont avertis de ne pas indiquer même à leur propre famille sur les démarches disciplinaires - peuvent permettre à un agresseur de rester anonyme aux yeux de ceux qui ne sont pas au courant.

 

Bryan Rees, qui habitait en Augusta, Maine, a indiqué dans un des procès que son beau-père, Alan Ayers, ne l'a jamais averti de rester éloigné de son voisin de palier, Larry Baker membre de son église. Baker avait admis à Ayers et à d'autres anciens avoir violenté un autre garçon.

 

Les anciens avaient secrètement discipliné Baker, lui donnant " quelques conseils fermes et stricts, et c'était essentiellement tout, " a témoigné plus tard Baker.

 

L’état du Maine n'éxige pas des officiels de l'église qu’ils informent les autorités et les anciens d’Augusta n'ont jamais informé la police ou n'importe qui d’autres. Bien qu'ils aient averti Baker de rester loin des enfants, l’agresseur a témoigné que les anciens ont su qu'il allait de porte en porte avec Rees.

" Je suis sûr qu'ils savaient, " Baker  a témoigné. " il n'y avait rien de secret à ce sujet."

 

Baker a agressé Rees au moins 30 fois selon son propre témoignage entre 1989 et 1992. Il a été condamné de contact illégal  sur mineur et a purgé une peine de prison de 90 jours...

 

Rees,  a gagné un jugement $1,2 millions contre Baker mais n'a pas pu le récupérer, selon l'avocat de Rees, Michael Waxman.

 

Rees plus tard a révélé son histoire après avoir poursuivi les témoins de Jéhovah sans succès en 1998. Il a allégué que l'église a manqué d’exercer sa responsabilité fiduciaire quand elle ne l'a pas averti au sujet de Baker et quand elle n'a pas exercé  de contrôle sur les actions de Baker.

 

Mais la cour la plus élevée du Maine a rejeté de tels arguments en 1999. " Le seul fait qu'un individu sait qu'un tiers est ou pourrait être dangereux envers d'autres personnes ne rend pas cet individu responsable de manque de contrôle sur  le tiers, " a statué la cour juridique suprême.

 

Ayers, le beau-père de Rees, a refusé tout commentaire, mais l'avocat de l’église Moreno  a applaudi la décision.

" Ce n’est pas un devoir d’annoncer à tout le monde que ' John  Brown' est un agresseur d'enfant. Si la cour avait statué autrement " a-t-il dit " elle aurait découragé les personnes à aller voir leurs ministres  pour obtenir de l'aide. "

" Si les personnes ne pouvaient pas compter sur la confidentialité quand ils vont se confesser  auprès d’un prêtre catholique, cela créer un effet de refroidissement sur la religion. "

 

Les témoins de Jéhovah avancent que le privilège de la confidentialité du clergé s'applique à n'importe quelle information confidentielle avec des membres, y compris les auditions disciplinaires qui impliquent de nombreux anciens et de nombreux témoins.

 

Un procureur dans le comté de Hillsborough, N.h., cherche actuellement à forcer un ancien à témoigner à propos de Gregory Blackstock, déjà condamné dans un cas d’agression d'enfant, sur ce qu’il a reconnu auprès des anciens dans le cas de deux autres filles qui l’accusent de les avoir agressés. La congrégation  impliquée n'est pas le même que  dans le cas de Paul Berry.

 

Le mandataire auxiliaire du comté Roger Chadwick a déclaré que puisque  que plus d'un ancien était impliqué, et qu’un ancien avait régulièrement téléphoné à la mère des victimes pour la tenir au courant, l'église ne pouvait pas réclamer l'exemption en vertu de la loi de la confidentialité.

 

" les investigations juridiques (de l’église) et le temps passé au téléphone pour confirmer chaque détails de la confession ne sont pas le types de parole que (des lois de confidentialité de clergé) ait destiné à protéger ", dit Chadwick  dans un dossier écrit classé à la cour de supérieur du comté de Hillsborough.

 

Mais le mandataire Paul Garrity, représentant Blackstock, défend l’idée que ce n’est pas parce que les témoins de Jéhovah n'utilisent pas  point par point le processus confessionnel d'autres religions, que l'état doit éliminer le droit  à la confidentialité en se basant sur " des différences théologiques quant à la façon dont la réconciliation avec Dieu doit être réalisée. "

Le cas est en suspens.

 

UN ANCIEN PROTESTE

Un habitant du Kentucky démissionne sur la façon dont les soupçons dont évalués
Les témoins de Jéhovah, dont l'organisation a été fondée au 19ème siècle, se séparent d’avec les groupes chrétiens traditionnels sur quelques doctrines principales.

Ils sont  bien connus pour leur évangélisation de porte en porte et leur espérance que Jésus établira bientôt le royaume de Dieu.

Ils ne servent pas dans l’armée et ne font pas alliance avec la politique - faits qui leur ont apporté la persécution ici et à l'étranger - cependant ils prêchent l'obéissance à la loi.

 

Et c'était le vision de l'église sur ce qu’est la loi qui a amené un ancien et Surveillant Président, Bowen  à démissionner publiquement de sa position dans l'église de la ville du comté de Draffenville.

 

Bowen avait été alerté d’un possible abus sexuel touchant une famille dans sa zone. Quand il a appelé le service juridique de l'église, comme demandé, les avocats lui ont répondu que la loi du Kentucky n’exige pas  de lui de rapporter l'abus suspecté.

 

Après avoir reçu le détail des auditions et des allégations, un service séparé de l'église l’a alors informé de ne pas mettre au courant l’autorité judiciaire, a indiqué Bowen.

 

Il a stipulé que les aînés qui vont à l’encontre d’un tel conseil  risque de détruire leur position au sein de l’Eglise. Après qu'il ait démissionné, il a rapporté les allégations sur l'abus à la police. Bowen a indiqué que la police a dit que le cas est à l'étude.

 

Bowen est toujours techniquement un membre. Thomas Carrothers, le surveillant  des témoins de Jéhovah de la ville voisine de Paducah, a dit le mois dernier qu’il ne voyait aucune raison pour d’exclure Bowen . les " gens étant libre d'exprimer leurs points de vue. "

 

Dans un discours à la congrégation au sujet de la critique de Bowen sur la politique de l'église, Carrothers a invité les membres d'église à répondre avec amour aux " opposants " et " aux propos insultants des apostats menteurs. "

 

Carrothers a indiqué qu'il ne se référait pas à Bowen.

" Je citais des articles de la Tour de Garde. Je ne l'accusais pas " .

Le père de Bowen, Bill J. Bowen, a dénoncé les actions de son fils dans une interview enregistrée en vidéo produite et distribuée par l'église.

" Ce que dit mon fils est simplement absurde, " a dit le Père de Bowen , un membre d'église de longue date. " J'espère que mon fils se rétractera, et changera d'avis. "

 

Un autre ancien David King de Edmonds, Washington, a dit qu'il a également démissionné de sa position dans l'église en 1997, en partie en raison de sa désillusions sur l'attention portée par l'église " aux ramifications légales. "

 

En étudiant une accusation d'abus sexuel plusieurs anciens il y a quelques années, selon King, ont appelé un avocat aux sièges sociaux d'église.

" Au moment où nous nous sommes identifié, il a immédiatement su que loi d'état (à Washington) dit que nous n'avons pas  à rapporter le cas aux autorités,c’est presque la première chose qu’il a dit. "

" à l’époque, j'étais un  vrai croyant, mais cela m'a secoué de savoir qu'ils étaient davantage  préoccupés par des ramifications légales plutôt que d’assainir la situation. "

 

Les parents de la victime ont plus tard  appelé la police. King a dit qu'il a graduellement cessé d'aller à l'église.

 

AIDE EXTÉRIEURE

Des membres disent que les efforts pour chercher une aide extérieure sont découragés par l’église

Les écrits de l'église indiquent que les membres sont autorisés à rechercher de l'aide extérieure quand ils suspectent l'abus.

Quelques membres, tels que Madame Poisson, disent qu'ils ont été intimidés par les anciens quand ils ont essayé.

 

Dans le Keene, N.H., le tuteur d'une fille 15 ans a poursuivi la congrégation des témoins de Jéhovah en 1987, alléguant que les anciens ont menacé les parents de la fille d'excommunication et de damnation éternel " s' ils cherchaient l’intervention ou l’aide de la police pour leur fille, qui a été sexuellement maltraitée de 1975 à 1985 ".

 

Le procès a été arrangé, et l'avocate de la fille, Charles Donahue, a dit qu’il ne pouvait faire aucun commentaire. L’abuseur - le père de la fille - a plus tard  été condamné à trois à huit ans en prison en 1986 après qu’il ait plaidé coupable pour deux agressions sexuelles  aggravées, selon des enregistrements de la cour de supérieur du comté de Cheshire.

 

L'avocat de l’église Moreno  a dit qu'elle serait " ridicule " à n'importe quel ancien de faire une telle menace, et si elle était faite , cela contredirait la politique de l'église.

" cela n’a rien de scriptural, nous enseignons les Ecritures. Les Ecritures n'indiquent pas que, ' si vous attaquez  un agresseur  vous allez recevoir le damnation éternel.' Celui qui est en danger de damnation éternel c’est l’agresseur. "

 

La littérature de l'église indique également que les victimes ou d'autres membres de l'église peuvent chercher à recevoir une thérapie professionnelle, aussi longtemps que le conseiller respecte leur croyance et que les victimes n'indiquent pas les noms des agresseurs supposés dans le cadre d’une thérapie de groupe.

 

Mais l'ex-ancien J. Michael Terry  de Conway, avance,  que son expérience n'est pas en phase avec cette politique.

Il a de cela environ trois ou quatre ans, il a orienté la mère d'une victime d'abus à un thérapeute, qui a alors rapporté le crime. " Deux de mes camarades anciens m’ont sautés dessus " .

" j'ai fait ce que ma conscience m'a indiqué de faire, " a précisé Terry, qui n'est plus en activité dans l'église. " ils m’ont dit que je n'aurais du faire rien d’autre que d’écouter. "

 

La loi de l'Arkansas n'exige pas du clergé de rapporter l'abus aux autorités mais elle exige que les travailleurs sociaux le fassent. Terry est un travailleur social.

Il a dit que l'incident a acidifié ses relations avec les autres anciens, et environ trois ans après il a été écarté de sa position d’ancien  jugé trop peu coopératif.

Un des anciens qui avait critiqué Terry  a refusé de présenter ses observations sur ses rapport  avec Terry.

 

DUREE DES PÉNALITÉS

Les agresseurs repentants peuvent aller de porte en porte

Les officiels de la Tour de Garde ne sont pas logiques sur la façon dont l'église punit les agresseurs d'enfant.

Dans un rapport du 2 Janvier, le directeur des affaires publiques de l'église  Brown Church, a déclaré  que les agresseurs d'enfants sont " exclus " ou expulsé de la congrégation. Plus tard, il a reconnu que l'église peut utiliser des pénalités moins graves.

 

Il a défendu son rapport initial, en disant que pour " la généralité des cas elle donne la pensée (celle des anciens) quand ils instituent cette discipline. Ils ne sont pas mous avec les agresseurs. "

 

Mais le 1er août 1995, une note interne de l'église prouve que les pédophiles repentant peuvent éviter l'excommunication et demeurer  membres de l'église, comme  cela s’est produit avec Baker.

Le document indique également que les aînés peuvent réintégrer  dans l'église les pédophiles qui convainquent les anciens de leur repentance.

C’est ce qui s'est produit dans le cas de Clément Pandelo  de Paramus, N.J.

 

En fait, Pandelo, qui a admis à la police avoir molesté des jeunes filles pendant 40 ans, a été  exclu deux fois et a deux fois rétabli, selon les documents de la cour. Pandelo a plaidé coupable en 1988 d’agression sur sa petite fille de 12 ans et sur deux autres filles.

Sa petite fille, Corinne Holloway, qui a maintenant 24 ans, a indiqué que les réintégrations de Pandelo lui ont causés un traumatisme physique et psychologique.

 

Les anciens de l'église " ont rétabli l’agresseur plutôt que la victime, " a dit Holloway, du parc de lac spring, N.j. " il a eu les privilèges (de l'adhésion) et nous étions jeter en dehors du processus. "

Moreno a déclaré : " je ne serais pas trop heureux moi-même si quelqu'un maltraitait mon enfant et était rétabli. La base de réflexion,  c’est que si un ancien détermine un ancien agresseur d’enfant a démontré le repentance, (il a) une obligation scriptural de le rétablir. "

 

La politique de l'église permet à Pandelo, d’être un membre en bonne position, d’aller de porte en porte, répandre le message des témoins de Jéhovah.

Barbara Pandelo, la mère de Holloway, dit qu’elle trouve cette politique potentiellement nocive.

" Ces pervertis sont encore permis d'aller de porte en porte pour rencontrer les personnes ne sachant rien de l’affaire, la société Watchtower ne se tracasse pas du danger à quoi elle expose des familles (à). "

 

Browns a dit que les  pédophiles  sontne peuvent aller avec des mineurs et doivent également être accompagnés d’un membre bien-respecté de l'église quand ils vont de porte en porte.

" Les pédophiles ne pourrait pas également être envoyé dans les quartiers où ils pourraient être identifiés comme agresseurs d’enfants ".

 

Les notes de l'église indiquent aux anciens que les agresseurs qui restent dans l'église devraient être avertis à ne pas toucher des enfants ou à ne pas être seuls avec eux.

Mais David Richart, de l'institut national sur les enfants, a indiqué que une approche strictement spirituelle aux agressions d'enfants est insatisfaisante.

" L'idée principal à retenir sur les abus sexuels sur enfant c’est que c'est généralement un genre invisible de crime et il qu’il ne disparaît pas sans dans certains cas traitement et dans l'autre emprisonnement. ", a indiqué Richart, qui a passé en revue la littérature des témoins de Jéhovah sur le sujet à la demande du Courier-Journal's.

" L'idée implicite dans leur réponse est que quelqu'un peut être découvert et que la culpabilité déclenchée doit engendrer un changement de comportement. C'est généralement un problème beaucoup plus sophistiqué que cela. "

" La prière peut faire beaucoup de choses, et dans le cas de l'abus sexuel d'enfant ce peut être un instrument puissant pour le changement, mais ce n'est pas un produit de remplacement pour une interposition sociale. "

 

Richart a indiqué  que d'autres groupes religieux ont les problèmes semblables.

" Beaucoup d'églises traitent intérieurement les allégations d'abus sexuel d'enfant et se rapportent aux Ecritures de façons à ce que les enfants sont encouragés à être conformes. "

 

Quelques victimes et leurs avocats veulent que les témoins de Jéhovah fassent ce que la société civile a fait – adopter les lois appelées  les " Megan’s law, " du nom de la victime d’un meurtre commis au New Jersey par un voisin coupable déjà de deux abus sexuels.

 

De telles lois établissent des enregistrements des contrevenants sexuels permettant au public d'apprendre si leurs voisins est  pédophiles, bien que peu d'églises de n'importe quelle dénomination aient encore une telle politique.

" Les gens dans l'église ont le droit de savoir si (un membre est) un pédophile, " a dit Carl Pandelo de Belmar, New Jersey, fils de Clément Pandelo.

 

Le mandataire Waxman, qui a représenté la victime d’agression Rees dans le procès du Maine, en a convenu.

" les églises vont nous dire qu'un de leurs principal but est rémission, supposons qu'il y a une vraie et directe confrontation entre les idéaux d'une église et l'intérêt de l'état pour  la protection de gosses maltraités. Dans mon optique, les gosses gagnent. "

 

Neal, le travailleur social et l’ancien de la Congrégation des témoins de Jéhovah de Jeffersontown, a donné l’idée que si un membre admettait une agression d'enfant, il le dirait alors à l’ensemble du Collège  des anciens et serait alors confiant envers eux qu’ils mettent au courant les autres membres.

 

" Personne n'a le droit de garder le secret sur des sujets qui mettent vraiment d'autres personnes en danger, nous sommes préoccupés par chaque membre de l'organisation, et leur meilleur intérêt, leur bien-être, leur sécurité et sûreté sont des sujets de souci pour nous. "

" nous ne nous sentons pas que nous déchargerions notre responsabilité spirituelle si nous jugions quelque chose de secret qui a un impact direct sur la sûreté et bien-être de d'autres. "

 

DIRE AUX AUTORITÉS

La règle : rapporter les cas, seulement  quand les états l'exigent
Quand les anciens des témoins de Jéhovah appellent le bureau I central, les avocats les informent sur les lois de dénonciation de leur état.

 

Quelques états, comme le Kentucky, exigent des citoyens de rapporter les soupçons d'abus mais  fournit des exceptions pour ldes conversations entre clergé et penitent. D'autres états, comme l'Indiana, ne permettent aucune exception. D'autres encore ne l’exigent seulement des professionnels dans certains domaines, principalement ceux qui ont affaire avec des enfants.

 

À Boulder, Colo., en décembre 1991, des anciens de la congrégation des témoins de Jéhovah ont publiquement réprimandé un de leur membre Leland Elwyn Davies après qu’ils aient constatés qu’il avait violenté plusieurs adolescentes, selon un rapport classé par le bureau du shérif du comté de Boulder, qui a étudiée le cas  après que la mère de trois victimes ait alerté la police.

 

Une victime, qui a parlé à la police en janvier 1992, a dit qu'elle " a été contrariée du fait que le comportement n'avait pas été rapporté par les anciens aux autorités, " selon l'état de police.

 

La police est entré en contact avec un ancien de la congrégation qui a dit qu'il ne pouvait pas donner l'information confidentielle du processus disciplinaire. Le Colorado n'exige pas que le clergé donnent une telle information.

 

La police arrêta Davies  en juillet 1992 - environ six mois après la discipline imposée par l’église. Il plaida coupable pour deux agressions sexuelles de troisième - degré et a été mis à l'épreuve, selon le rapport criminel de lacour dans la 20ème zone juridique du Colorado. Davies est mort en août 2000.

 

Selon l'avocat de l’église Moreno,  " le système a fonctionné. Les anciens ont fait leur travail, et les victimes et la police ont fait le leur ", 

" Ce qui était  mal ?" Moreno dit. " Le rapport l’a  fait. "

" Vous avez une adolescence, qui a été agressée, la faute aux anciens de ne pas avoir appeler la police ? vous pouvez appeler la police. Vous êtes celui blessé. "

" Qui fait les lois ? Pas nous. Ne nous blâmez pas des lois, s'il vous plaît. Parlez aux législateurs d'état du Colorado."

 

Article traduit par Charles Chasson

Original : http://www.courier-journal.com/localnews/2001/02/04/ky_jeh.htm

Source : http://tjrecherches.chez.com